50 ans chez Christie

Christie est à l’image de ces boutiques qui ont traversé les décennies sans prendre une ride. Située stratégiquement à l’entrée de l’avenue Colonel Teyssier, elle fait partie du décor à quelques pas du collège Balzac. « Le numéro 1, c’est moi », lance d’ailleurs amusée, la maîtresse des lieux, en précisant l’adresse de la boutique.

« Au début, je vendais des pulls avant de diversifier la gamme de vêtements », raconte Christiane Cesses. Cinquante ans plus tard, les pulls sont toujours en bonne place sur les étagères de cette charmante boutique avec une gamme de couleurs assez large. « J’aime proposer à la fois des vêtements intemporels avec des pointes de fantaisie et d’originalité, mais aussi de la couleur », confirme-t-elle.

Des produits français ou italiens de surcroît, qu’on ne trouve pas ailleurs à Albi. « Je me rendais chaque année à Paris pour découvrir les nouvelles collections et les faire partager ensuite à ma clientèle. » Il faut avouer que Christiane a du goût, aime l’élégance et l’esthétique. Ses conseils en la matière sont appréciés quand ces mesdames hésitent. Et de montrer comment associer cette jolie veste aux boutons en forme de voitures miniatures avec un pantalon aux couleurs beiges.

Recette de longévité

Christie, boutique de prêt-à-porter féminin créée en 1972, n’a jamais changé d’emplacement. « J’ai eu pourtant plusieurs fois l’occasion de déménager, mais je n’en ai jamais eu envie ; j’étais bien ici. Cette boutique, c’était ma vie. » À l’époque, le cinéma Le Moderne était encore en place, ce qui donne une idée du temps qui file… La recette de la longévité ? Christiane vous répond sans hésitation.

La qualité des produits immanquablement, leur côté intemporel, on l’a dit, qui peut convenir à tous les âges, mais aussi le relationnel entre elle et ses clientes. Ces dernières lui sont d’ailleurs restées fidèles, se laissant conseiller et habiller par une véritable confidente. « La boutique était propice à l’échange », reconnaît l’intéressée. « J’avais plaisir à discuter avec les clientes et cela n’avait souvent rien à voir avec la mode ! Il y avait une vraie complicité. »

C’est le cas aussi avec Albi, sa ville d’adoption, qu’elle n’hésite pas à qualifier de « formidable ». Christiane n’a jamais voulu en partir. Albigeoise depuis l’âge de cinq ans, Christiane avait suivi son père rugbyman qui jouait à Albi. « Un treiziste », ajoute-t-elle fièrement. 80 ans et 50 ans en boutique L’Albigeoise, toujours bon pied bon oeil malgré ses quatre-vingts ans révolus, regarde aujourd'hui avec joie et un brin de nostalgie sa vie de commerçante.

« Je suis toujours venue ici avec l’impression de ne pas travailler. » Le départ à la retraite approche maintenant à grands pas, la fermeture de la boutique étant programmée au 31 décembre. Christiane reconnaît qu’elle aura un pincement au coeur en partant car elle sait qu’elle va manquer à ses clientes, même si elle se réjouit déjà de pouvoir profiter du temps qui s’ouvre à elle pour voyager, aller à Paris et faire les grands magasins…

Publié le 11.11.2021