50 ans du Centre équestre albigeois

Le Centre équestre albigeois célèbre son cinquantième anniversaire. Une occasion pour l’association qui le gère de présenter ses nombreuses activités et sa démarche en faveur du bien-être animal qui lui a d’ailleurs valu un label.
50 ans du Centre équestre albigeois

Il faut emprunter le chemin de Lavazière et prendre un peu de hauteur pour atteindre, au bout de quelques minutes (un peu plus à vélo !), le Centre équestre albigeois (CEA).

À l'arrivée, ce sont les chevaux et les poneys qui accueillent le visiteur. « Nous les laissons la plupart du temps dans les prés, où ils profitent pleinement de vastes espaces », note Céline Fénié, présidente du CEA. Oubliée l'image du box, où les équidés sont isolés et à l'étroit. « Ils n'y sont qu'en période de grand froid ou lors d'intempéries ».

Et de rappeler l'importance accordée depuis de nombreuses années au bien-être animal. « Cela change la façon de travailler avec eux. Le cheval est avant tout considéré comme un partenaire, dont on s'occupe y compris à la « retraite » ». Chaque année, deux à trois équidés partent en effet en famille d'accueil après une quinzaine d'années passées au centre. « C'est le Collectif des crinières et des aides qui se charge de leur assurer un avenir digne et une fin de vie heureuse », indique Céline Fénié. Le collectif finance l'entretien des chevaux et poneys en attente d'adoption.

Le Centre équestre albigeois en chiffres

  • 200 adhérents (dès 4 ans pour les plus jeunes)
  • Une trentaine d'équidés (chevaux, poneys,...)
  • 22 hectares mis à disposition par la Ville d'Albi
  • 5 moniteurs

Équithérapie, équicoaching et équifeel

En 2023, le CEA fête ses cinquante ans. « Nous avons organisé des animations pour montrer la diversité de nos activités et du public que nous accueillons. En dehors de l'équitation classique, il y a l'équithérapie qui permet une médiation homme-animal, notamment avec des personnes âgées ou en situation de handicap. »

Moins connu, le CEA assure des cours d'équifeel qui consiste à accompagner à pied le cheval à travers un ensemble de tests ludiques. Pour les entreprises, de l'équicoaching est même proposé. « On surfe sur les tendances, sans renier nos valeurs », insiste Céline Fénié.

Parmi ces valeurs, le respect de l’environnement est aussi une préoccupation du centre. « Le CEA est au coeur d'un espace naturel qui a fait l’objet d’aménagements comme un sentier de biodiversité, l’installation de nichoirs à hirondelles et la création d’une mare », rappelle Bruno Lailheugue, adjoint au maire délégué à la biodiversité.

Le CEA a également prévu la plantation de haies fourragères le long des clôtures. « Cela permettra aussi aux équidés d’avoir un complément de nourriture. Suite aux périodes de sécheresse, l’année dernière, le prix du foin a en effet doublé. Nous réfléchissons aussi à nos consommations d’eau à travers la réfection du sol des manèges de manière qu’ils conservent davantage l’humidité », indique Céline Fénié. « Pour les utiliser, nous sommes en effet obligés de les arroser, sauf en cas de restrictions d’eau. » Des préoccupations environnementales auxquelles le centre accorde de plus en plus d'attention.

À NOTER !

Des stages pour débutants ou confirmés sont proposés durant les vacances scolaires. Les inscriptions pour la rentrée prochaine sont possibles à partir du 11 juin. Plus d'informations en cliquant ici ou au 05 63 54 46 91.

Rencontre avec Christine Voiturier, monitrice au Centre équestre albigeois

Quel souvenir gardez-vous de ces quarante ans ?

« Je suis arrivée au centre fin 1982. J’avais arrêté mes études et voulais vivre dehors avec les chevaux ; j’étais passionnée depuis mon enfance par l’équitation. Je regardais donc avec attention les offres d’emploi. En venant travailler au centre équestre, c’était donc un rêve qui se réalisait. À l’époque, l’équitation et les poneys clubs étaient en plein essor. J’ai eu la chance de suivre ensuite des formations pour devenir monitrice. J’ai commencé avec quelques poneys dont je garde un souvenir fort. Il y avait Néness ; c’était le dominant du groupe. Les enfants qui l’ont côtoyé s’en souviennent certainement. Il y avait aussi Amazone, Cacao et Linda. J’étais leur seul référent puisque je m’occupais d’eux aussi à l’écurie. Je faisais un peu partie du troupeau ! J’ai tout appris avec eux. Ils étaient pour moi de vrais complices et des porteurs de rêve pour les enfants. »

Pas trop de nostalgie à quelques mois de la retraite ?

« Je ne garde que de beaux souvenirs et du bonheur. J’ai vécu la vie dont je rêvais ; c’était un métier passion. J’ai accompagné des enfants de cinq à vingt ans. Je fais d’ailleurs aujourd’hui monter les enfants de mes premiers cavaliers ! Les enfants sont pleinement acteurs et participent aux soins des poneys et des chevaux. Je leur apprends à échanger avec l’animal à travers des gestes, des caresses, des récompenses aussi, du respect et beaucoup de temps ! Le centre reste pour moi une grande famille ! J'y serai désormais bénévole et continuerai à couvrir en photo les événements. »

Avez-vous un cheval ?

« J’ai à la maison trois chevaux, un âne et un poney. Mon premier cheval, Képi blanc, je l’avais acheté pour qu’il échappe à l’abattoir. Il avait été blessé et ne pouvait plus travailler. Il a fini sa vie à gambader autour du club en compagnie de Néness. Très tôt, heureusement, le centre équestre a cherché des alternatives pour les poneys et les chevaux retraités. C’était toujours rassurant de voir les anciens partir dans des familles d’accueil. Il est sûr que la perception du bien-être animal a beaucoup évolué ces dernières années. Le cheval n’est plus perçu comme un outil et les conditions de travail sont bien meilleures qu’avant. »

Centre équestre albigeois