7 choses à savoir sur l'hydrogène à Albi

L'hydrogène a le vent en poupe. Pour quoi, comment, où et combien ? Réponse en 7 points !
7 choses à savoir sur l'hydrogène à Albi

UNE ÉNERGIE D'AVENIR

L'hydrogène (H2) est actuellement produit à partir d'énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) et n'a donc pas un bilan écologique neutre car sa fabrication rejette des gaz à effets de serre... En revanche, l'hydrogène décarboné, produit par électrolyse de l'eau (on sépare l'hydrogène et l'oxygène), apparaît comme une solution d'avenir en matière d'énergie renouvelable dans le sens où il peut être produit à partir d'électricité verte issue de la filière éolienne, solaire ou hydroélectrique. L’État s'est donné comme objectif d'atteindre 100 000 tonnes d'hydrogène vert d'ici 2023, la France n'en produisant actuellement que 5 % sur un million de tonnes. « La filière H2 est prête et la technologie est maîtrisée, y compris en termes de sécurité, l'hydrogène présentant un certain danger », souligne Jean-Michel Bouat, président de la Sem Eveer'hy'Pôle. L'hydrogène est une alternative à la batterie, puisqu'il permet un stockage (sous forme de gaz) à long terme très propre malgré un rendement assez faible. Il n'est cependant pertinent que si l'énergie servant à le produire provient d'énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique...).

UNE FILIÈRE SOUTENUE

Dans le cadre de la transition énergétique, l’État français mise beaucoup sur cette énergie compte tenu des enjeux écologiques, technologiques et économiques. Il compte engager, d'ici 2030, sept milliards d'euros pour développer cette filière. Cela passe à la fois par le soutien à la recherche, à la création d'équipements (véhicules hydrogène, stations de production, de distribution…) et au développement des formations. L'objectif est de fait de créer une filière créatrice d'emplois (entre 50 000 et 150 000 emplois directs ou indirects). « À l'échelle de l'agglomération albigeoise, la création d'un centre de mobilités nouvelles permettra de créer des synergies et bénéficier d'aides de l'Etat voire de l'Europe », précise Roland Gilles, adjoint au maire délégué aux orientations stratégiques.

USAGES MULTIPLES

L'hydrogène est particulièrement recommandé pour le transport collectif de personnes et de marchandises, que ce soit sur terre (et sur rail), sur l'eau ou dans les airs. Plusieurs entreprises travaillent déjà sur des véhicules fonctionnant à l'hydrogène. C'est le cas de la Safra qui a développé son Businova H2. Airbus envisage pour sa part d'ici 2035 le premier avion à l'hydrogène.

PRÉALABLE AU DÉVELOPPEMENT

Pour développer l'hydrogène en France, plusieurs conditions sont nécessaires. Il faut commencer par installer des électrolyseurs capables de fabriquer en quantité suffisante l'hydrogène. Ensuite, il est nécessaire de déployer sur le territoire des stations-service à hydrogène, qui alimenteront les véhicules équipés d'une pile à combustible qui transforme l'hydrogène en électricité. Et bien entendu, il faut des véhicules et une masse critique pour rendre tout cela le moins cher possible !

UNE SOCIÉTÉ ALBIGEOISE À L'AVANT-GARDE

Eveer'hy'Pôle est une société d'économie mixte créée en 2009 à Albi avec pour mission d'être un centre d'essais de véhicules et d'équipements à énergie renouvelable à hydrogène (pile à combustible). Elle compte des actionnaires publics et privés dont la Ville d'Albi, la Communauté d'agglomération, la CCI et
trois entreprises régionales (Safra, Ondulia et Braley). « Son activité repose sur la recherche, le développement et toutes missions relatives au domaine des énergies renouvelables (formations, etc.) », indique Nicolas Daudou, directeur de la Sem. Installée sur le circuit/aérodrome d'Albi, elle bénéficie d'infrastructures
lui permettant d'organiser des essais et des homologations de véhicules innovants.

UNE ACTIVITÉ DIVERSIFIÉE SUR LE TERRITOIRE ET EN FRANCE

Eveer'Hy'Pôle, qui compte six ingénieurs et un technicien, accompagne déjà des bureaux d'études et des entreprises qui souhaitent intégrer un système à hydrogène embarqué dans leurs véhicules et/ou installer une station-service. Au niveau de ces installations, elle assure également la maintenance d'une dizaine de véhicules roulant dans le Tarn et l'Aveyron et forme les concessionnaires à adapter leur centre de réparation et de maintenance. À Albi, si Safra construit des autobus, Eveer'Hy'Pôle collabore avec d'autres entreprises qui travaillent sur un drone à hydrogène longue portée, une voiture hybride, des camions frigo, une péniche, une navette fluviale, des vélos, mais aussi à l'implantation de stations H2 comme celle envisagée sur les aéroports de Blagnac et de Tarbes pour alimenter les navettes sur le tarmac.

L'AVENIR IMAGINÉ…

À l’horizon 2030, plusieurs nouveaux usages de l’hydrogène pour la mobilité auront été développés, expérimentés et déployés. En effet, après les vélos, les véhicules utilitaires légers et les bus à hydrogène, la prochaine décennie verra se développer le transport interurbain (autocars), le transport frigorifique (camions, remorques réfrigérées), le transport ferroviaire, maritime et fluvial de voyageurs et de marchandises. D'ici 2023, est prévu en France le déploiement de 5 000 véhicules utilitaires légers et de 200 véhicules lourds (bus, camions, TER, bateaux) ainsi que la construction de plus de 100 stations alimentées en hydrogène produit localement à partir d’énergies renouvelables. Albi fera partie des villes pionnières en la matière ! À l'échelle du territoire, certaines maisons équipées de panneaux solaires pourront pendant les heures ensoleillées produire de l'hydrogène grâce à un électrolyseur, le stocker et ensuite l'utiliser avec une pile à combustible pour produire de l'électricité. De quoi utiliser l'énergie solaire en surplus lors de pic de consommation.

QUELQUES INFOS

• 37 stations à hydrogène en France (100 d'ici 2023)
• 100 % le premier bus à hydrogène homologué en 2019 avec l'assistance technique d'Eveer'hy'Pôle
• Pour être plus lisible, Eveer'hy'Pôle devient H2 Team pour (terre, air, mer).

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