Avez vous des nouvelles de Monsiau de Lapérouse

Commençons par une plongée dans l'histoire…

Dès 1789, la France se désole de rester sans nouvelles de Lapérouse : sa femme Éléonore, puis l'opinion publique et le monde scientifique s'interrogent, inquiets. La Société d'histoire naturelle rédige une pétition pour lancer des recherches.

En 1791, l'Assemblée constituante demande dans un décret à Louis XVI de faire armer un ou plusieurs bâtiments avec la double mission d'effectuer des recherches relatives aux sciences et au commerce, comme ce fut le cas en 1785, et en même temps, de retrouver des traces de Lapérouse. Il est même proposé une récompense à quiconque apportera des nouvelles de l'expédition.

Une première mission est conduite de 1791 à 1793 par Antoine Bruny d'Entrecasteaux : celui-ci frôle sans s'y arrêter Vanikoro, un archipel entouré de récifs coralliens, la baptise "Île de la recherche" et rentre bredouilles. Trente-trois ans plus tard, en 1826, le capitaine Peter Dillon, sillonnant le Pacifique à bord de son navire le Saint-Patrick, est informé du naufrage par un ancien marin prussien établi sur l'île voisine.
L'homme lui vend une garde d'épée française, ce qui retient l'attention de Peter Dillon, qui acquiert alors la quasi certitude du lieu du naufrage, mais manque de temps et de nourriture pour s'y arrêter. Il adresse au roi la preuve de sa découverte et reçoit de Charles X la récompense promise.

Immédiatement, la France s'organise. En 1827, le navire de Peter Dillon mouille à Vanikoro devançant les Français. Les fouilles commencent sur un des lieux du naufrage. Dillon interroge les tribus locales et sa collection d'objets ayant appartenu à l'expédition s'étoffe. Après un mois sur place, il rentre en Angleterre. Quelques mois plus tard, c'est au tour du capitaine de frégate Dumont d’Urville de faire escale à Vanikoro avec pour mission de retrouver d'éventuelles traces des deux bateaux. Il reste sur l'île pendant un mois et y fait élever un monument à la gloire de Lapérouse. Il découvre le lieu du naufrage dit « de la fausse passe », revient en France avec plusieurs pièces issues du naufrage dont une ancre ). De nombreuse expéditions se succèdent ensuite jusqu'à celles menées dans les années 2000.

Le saviez-vous ?

Les découvertes menées à Vanikoro ont permis de remonter plusieurs centaines d'objets provenant des épaves. Un certain nombre est conservé au musée Lapérouse d'Albi et quelques-uns sont visibles au pied de la statue.
En 1828, une ancre est rapportée par Dumont Durville. Deux canons et trois ancres de l'Astrolabe sont également
remontés à la surface par le Lieutenant de Vaisseau Bénier en 1883 à la demande de Pallu de La Barrière, gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, qui l'avait envoyé à Vanikoro pour recueillir des objets du naufrage. Ces pièces arrivent en 1884 à Albi et sont installées à côté de l'ancre déjà rapportée. Une plaque sur le piédestal indique également la présence d'ossements de deux marins inconnus de l'expédition retrouvés sur la faille, où repose la Boussole. Ces fragments de squelettes ont été découverts en 1986 lors d'une expédition organisée par Alain Conan et placés au pied de la statue. Bien d'autres objets ont été remontés des lieux du naufrage lors des dernières missions réalisées au début des années 2000.