Claude Guy, honorer la France et ses valeurs

Claude Guy
Nom
Guy
Prénom
Claude

Bon pied bon oeil, le colonel honoraire Claude Guy, installé à Albi depuis soixante ans, continue par son engagement à promouvoir les valeurs de la République à travers ses différentes activités associatives, notamment lors des commémorations. Le 11 novembre prochain, comme chaque année, le colonel Claude Guy participera aux commémorations au monument aux morts et au cimetière des Planques où se trouve le carré militaire. « Ce jour-là, la Ville d’Albi fleurit la tombe du colonel Teyssier, né et mort à Albi », rappelle le président honoraire de l’association Colonel Teyssier pour laquelle il s’investit depuis le début des années soixante. « Cet Albigeois a écrit une belle page de l’histoire de France. La vocation de notre association est de faire connaître ses faits d’armes, son engagement et ce qu’il a fait à Albi. Au-delà, nous avons à coeur de défendre les valeurs de la France et d’honorer nos anciens en étant présents lors des cérémonies patriotiques ».

À 90 ans, quand beaucoup aspirent à la tranquillité et au repos, Claude Guy a d’autres ambitions. « Il a besoin de s’occuper », glisse sa femme. « Et quand il a une idée en tête, il s’y tient ! » Claude Guy, assis à ses côtés, ne dément pas. Son dernier projet en date est la réalisation d’un ouvrage présentant celles et ceux qui ont honoré le Tarn : artistes, politiques, militaires, sportifs, scientifiques, entrepreneurs, religieux… Une première liste de cent noms, principalement du XXe siècle, a été établie. On trouve évidemment nombre de personnalités qui ont marqué leur époque, parmi lesquels Georges Pompidou, Augustin Malroux, Yves Thuries, Pierre Amalric ou encore Jean Jaurès dont on célèbre cette année le centenaire de la panthéonisation... « Plutôt que de nous résigner à commenter l’actualité, à nous lamenter sur le sort que l’avenir nous réserve, je pense qu’ensemble nous pouvons réaliser quelque chose de positif pour transmettre nos valeurs », souligne Claude Guy. « Lors des différentes expositions que nous avons présentées, nous avons pu nous rendre compte combien de visiteurs connaissaient peu ou mal l’histoire du département. » L’enjeu de cet ouvrage est de réhabiliter un certain nombre de Tarnais méritants.

Des expositions remarquées

Depuis une trentaine d’années, Claude Guy présente en effet au mois de novembre une exposition thématique à l’Hôtel de Ville. Comme d’autres membres de l’association, il assurera du 6 au 14 novembre des permanences salle Jean-Jaurès à l’occasion de l’exposition consacrée à la marine, qui a nécessité un important travail de recherche et de composition. « C’est ma 32e exposition », indique-t-il. Les précédentes continuent à tourner en France notamment dans des établissements scolaires. Les femmes dans les guerres, les soldats Harkis et supplétifs indochinois, les animaux soldats, les sapeurs-pompiers ou encore la Légion étrangère témoignent de la diversité des thèmes traités. En 2021, Claude Guy avait consacré l’exposition à tous les lieux de la mémoire combattante du Tarn et dressé la liste exhaustive des monuments aux morts, stèles et carrés militaires. Ce travail avait donné lieu à la réalisation d’un ouvrage qui recense tous ces sites : 314 au total. « Le but de ces édifices », écrit-il, « a été de rassembler la population autour du souvenir de ceux qui ne reviendront plus… Symboliquement, les monuments ne sont pas que de pierre, de granit ou de bronze ; ils sont de chair, de sang et de larmes de nos soldats. Ils doivent être respectés, admirés et honorés. »

Une famille militaire

Né en 1934 en Algérie, alors colonie française, Claude Guy passe son enfance là-bas jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1945, sa famille s’installe à Paris, où il assiste au défilé du 8 mai 1945. Claude a onze ans et regarde les soldats descendre les grandes avenues de la capitale libérée quelques mois auparavant. Ce n’est pourtant pas à ce moment que naît sa vocation militaire. « Mon père était militaire, mes frères et beaux-frères l’ont été... », explique-t-il en indiquant que son fils a suivi aussi une carrière militaire à bord de sous-marins nucléaires… En 1947, son père, originaire du Tarn décide d’y revenir. Ils s’installent à Réalmont. C’est là qu’il fera la connaissance de sa future femme, Suzy, qu’il épousera en 1957. Après son certificat d’études, le jeune garçon se forme pour être préparateur en pharmacie. À 18 ans, il devance son service militaire en s’engageant dans le Service de santé des armées. Il suit deux ans de formation à Bordeaux puis devient réserviste en suivant régulièrement des stages en école militaire. Il terminera bien des années plus tard avec le grade de colonel de réserve tout en travaillant en pharmacie à Albi où il vit depuis 1964. Sa maison, à la Maladrerie, il l’a baptisée La Sapinière en souvenir de ce quartier d’Alger où il avait vécu enfant. À deux reprises, dans les années 80, il revient sur les traces de son enfance, mais le temps a passé et il ne reconnaît plus vraiment la terre qu’il a quittée il y a bientôt 80 ans. Aujourd’hui, il se rend en Grèce, d’où était originaire sa mère. « C’est là que mon père a fait sa connaissance », raconte-t-il.

À l'époque des casernes albigeoises

À partir de la fin des années cinquante, son activité de réserviste l’amène à participer à différentes missions et formations dans le Tarn. Entraînement au tir, au combat, secourisme, déminage… À plusieurs reprises, il est sur le point d’être mobilisé pour la guerre. L’Indochine, d’abord, l’Algérie ensuite. Finalement, il n’en sera pas. Au sein de l’association Teyssier dont il est président pendant trente ans, l’officier de réserve, féru de sport, organise des challenges, des raids commandos et différentes épreuves auxquelles participent notamment les soldats stationnés à Albi et à Castres. « À cette époque, je me rendais régulièrement à la caserne Lapérouse et à la caserne Teyssier. C’est d’ailleurs dans cette dernière que je me suis engagé », dit-il un brin nostalgique. Alors qu’il vient de fêter ses 90 ans avec un nouvel ordinateur offert par ses enfants, Claude Guy avoue sa préoccupation. La relève est-elle assurée ? Qui prendra le relais au sein de l’association Teyssier et qui, après lui, viendront aux commémorations ? On sent à travers ces différentes activités passées et présentes le meneur d’hommes, l’entraîneur, le lion comme sa femme aime le qualifier. « Je ne le changerai pas ! », ajoute-t-elle avec un sourire malicieux. On ne doute pas qu’il réussira à entraîner dans son sillon des hommes et des femmes prêts à s’engager…

 

Un objet

Mes décorations, Légion d’Honneur et Ordre national du Mérite, dont je suis très fier.

Un lieu

La pharmacie où j’ai travaillé pendant trente ans. J’allais au travail avec le sourire pour retrouver le bisou du matin, le contact avec les clients, le besoin de faire un travail noble.

Une rencontre

Mon père qui a su apprendre à ses enfants le respect des lois et de ceux qui sont chargés de les faire respecter.

Une conviction
La valeur de la prière scoute et notamment : « Le scout est fier de sa foi et lui soumet toute sa vie. Le scout est courtois et chevaleresque. »