De Dacca à Albi, itinéraire d’un aventurier solidaire !

Lapérouse, Rochegude… et aujourd’hui Yves Marre ! La cité des grands navigateurs compte depuis l’été dernier un nouvel arrivant dans la lignée de ses aînés. Entre ciel et mer, Yves affiche un parcours de vie digne d’un roman d'aventures en solitaire et solidaires.
De Dacca à Albi, itinéraire d’un aventurier solidaire !

Yves Marre devant une réplique.

Avec un père de Mirandol-Bourgnounac et une mère de Viane, ce fils de Tarnais se rêvait pilote de ligne. À 17 ans, il obtient son diplôme de pilote privé, mais un problème de santé écourte sa carrière. Il deviendra steward, un métier qui l’emmène à travers le monde et à la rencontre d’autres cultures, ce qui aiguisera son sens de l’altruisme et de l’humanitaire. Ses aventures débutent par une traversée de l’Atlantique en solitaire sans jamais avoir touché un sextant. Un voyage initiatique financé par la vente de son appartement parisien. S’enchaînent des missions humanitaires en Centre-Afrique et en Amazonie jusqu’en 1988 quand Yves, devenu pilote d’ULM et « inventeur » du parapente motorisé, décide de tenter la première traversée de la Manche, à bord de son nouvel engin. Il devient « Le Blériot du parapente » !

Un défi fou

Puis c’est une nouvelle traversée de l’Atlantique... cette fois en péniche ! Un challenge réussi qui fait parler. Touché par l’abandon et la destruction de nombreuses d’entre elles, notre bourlingueur philanthrope arrive, en 1993, à en sauver une, « La Flèche d’Or », et décide de l’emmener à l’autre bout du monde pour aider les plus démunis. Le défi fou « Une péniche hôpital pour le Bangladesh » est lancé ! Quatre mois de navigation plus tard, le navire rebaptisé « Friendship » du nom de son association rejoint Dacca. Mais sur place, tout peine à démarrer… jusqu’au miracle ! Mère Teresa en personne, informée du projet, vient le rencontrer. Après plusieurs rebondissements, le pari est relevé et l’hôpital flottant sillonne les eaux du pays. Reconverti en skipper, avec sa femme Runa, Yves restaure un voilier traditionnel qu’il utilise pour promener sur le fleuve Brahmapoutre les grands de ce monde parmi lesquels ambassadeurs, chefs d’entreprise et même la soeur de Barack Obama !

Une vocation : aider les autres

En 2004, il crée un chantier naval dédié à la fabrication des bateaux bangladais. Il les reconditionne pour les rendre plus résistants et permettre aux pêcheurs de se les réapproprier. Épaulé par le célèbre architecte naval Marc Van Peteghem, le projet donne lieu en 2010 à la création de l’association Watever qui voit dans ces bateaux un nouveau vecteur de développement pour les populations locales. Ses rencontres ne sont pas banales : chefs pirates du golfe du Bengale, ministres d’État, Nicolas Hulot, Yann Arthus-Bertrand ou Erik Orsenna, devenu un ami. Les reportages se succèdent et un livre, en 2014, détaille son épopée. Le contexte sanitaire rattrape notre aventurier qui revient en France et choisit Albi comme nouveau port d’attache pour se rapprocher des siens. La suite ? « Je me verrai bien conter mes expériences au plus grand nombre, par des conférences ou pourquoi pas en BD ! », sourit-il. Pour le moment, il apprécie chaque détail de la cité comme le restaurant Le Robinson, sur les bords du Tarn, où ses hauts bambous lui rappellent l’Asie ! Un retour aux sources ? Le temps le dira… Pour le moment, Yves s’est installé dans une maison voisine de celle de Lapérouse... il n’y a pas de hasard !

Publié le 8 décembre 2021

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Informations.

Association Watever
(pour Water Ever) : watever.org
« Navigateur Solidaire »,
éditions Isabelle Le Goff (17€)