Dernière ligne droite pour les étudiants

Trois étudiants partagent leur vécu, leur parcours et leur engagement avec optimisme et réalisme.
Dernière ligne droite pour les étudiants

LOUANE GROISELEAU, 19 ans, est étudiante en deuxième année de psychologie à l'INU Champollion.
Depuis le mois de février, elle accompagne quatre étudiants de première année. « Après les fêtes, il fallait que je me reprenne en main car suivre les cours en distanciel n'est pas motivant et voir des camarades décrocher non plus... Le tutorat a été une belle occasion pour m'investir auprès d'étudiants en difficulté qui ont notamment des problèmes d'organisation et de méthodologie.
En aidant les autres, en leur apportant un soutien moral, je me sens réellement utile ; c'est une expérience intéressante humainement et utile pour ma formation en psychologie. Cela donne du sens et me permet de maintenir un lien social et d'échanger. Je pense notamment à une étudiante originaire de Mayotte avec qui je partage beaucoup. Le tutorat m'apporte également un peu d'argent dans une période compliquée financièrement. »

 

ADRIAN GONZALEZ, 27 ans, originaire du Mexique, est en deuxième année de master Aero Mat-Innovation à IMT Mines Albi.

Il fait partie des 204 élèves internationaux de l'école, ce qui représente 20 % des effectifs. « Je suis venu à Albi car le niveau de formation, la réputation de l'école et sa filière aéronautique correspondaient à ce que je recherchais. Les cours en anglais, mais aussi ma volonté de me perfectionner en français et le cadre de vie m'intéressaient également. Pendant le premier confinement, je suis rentré au Mexique d'où j'ai suivi les cours à distance malgré le décalage horaire... Heureusement, la plupart des enseignements étaient filmés et enregistrés. Depuis septembre, je suis resté à Albi. Avec d'autres étudiants mexicains et des élèves présents dans la résidence de l'école, notamment des Indiens, nous nous sommes soutenus pendant ces derniers mois. Cela a créé des liens et en a renforcé certains. Je suis maintenant en stage dans un laboratoire parisien avant de retourner à Albi soutenir mon master. L'avenir n'est pas encore écrit, mais j'aimerais poursuivre dans l'aéronautique ou l'aérospatial en France ou ailleurs en Europe. »

 

 

PIERRE LONGOUR, 19 ans, en deuxième année de licence d'espagnol à l'INU Champollion, n'a pas hésité une minute à poser sa candidature pour être tuteur. « ça me plaisait de venir aider des étudiants pour qui il n'a pas été facile de commencer une licence dans ces conditions. » Il suit aujourd'hui quatre étudiants qui ont besoin d'aide en espagnol. « Une salle a été mise à notre disposition à la fac pour se rencontrer à raison d'une séance de deux heures par semaine pour chacun d'entre eux. L'objectif est qu'ils retrouvent confiance en eux et puissent se remotiver. Je leur apprends notamment à se préparer aux examens oraux, les
cours à distance n'ayant pas facilité l'apprentissage de la langue. Ils n'ont connu que les cours en ligne et étaient proches du décrochage. Personnellement, le tutorat me permet d'avoir une expérience de l'enseignement ; cela me donne aussi l'occasion de revenir à la fac et d'avoir des contacts avec d'autres étudiants. »

 

SITUATION À L'IMT MINES ALBI
Depuis septembre dernier, trois modalités d’enseignement ont été organisées à IMT Mines Albi pour assurer une continuité pédagogique en toutes circonstances et en tenant compte de l’évolution de la crise sanitaire et des contraintes qui en découlent : formation en présentiel, totalement à distance ou mixte, ce qui est le cas actuellement. Quel que soit le dispositif, tous les enseignements étaient filmés et enregistrés pour les élèves à distance. La reprise en présentiel depuis février, dans la limite de 20 % de la capacité d’accueil, a permis la présence des élèves un jour par semaine à l’école. Chaque groupe d’élève s’est vu affecter une salle permettant de respecter la jauge prévue. Cette organisation nécessite une grande flexibilité et agilité de l’ensemble des équipes pédagogiques et des élèves.

 

 

ET À L'INU CHAMPOLLION
Si le retour progressif des étudiants sur le campus a été une belle éclaircie au coeur de l'année universitaire (capacité de 20 % des effectifs en simultané), l'année aura été difficile. « Le taux de réussite aux examens a d'ailleurs été plus faible que les années précédentes quelle que soit la filière », note Florence Géret, directrice des formations à l'INU Champollion. Le tutorat, mis en place en février, a permis de remotiverun certain nombre d'étudiants de première année.
Sur le campus d'Albi, 73 tuteurs accompagnent ainsi 237 étudiants de première année de licence, soit un quart des effectifs (1 079 en licence 1). Quant aux examens, ils débuteront à partir du 12 avril et se poursuivront jusqu'au 22 mai. La deuxième session aura lieu à partir du 14 juin jusqu'au 28 juin. « Dans la mesure du possible, les écrits seront organisés sur le campus. Les salles ont été adaptées pour garantir les meilleures conditions d'accueil des étudiants et dans le respect des gestes barrières. La difficulté pour les jeunes reste la recherche de lieux de stages. Les dates ont été parfois reportées, mais avec le télétravail et l'arrêt d'activité de certains secteurs comme le tourisme et la culture, cela pose un vrai problème pour les étudiants qui ont besoin d'un stage pour valider leurs formations. »