Henri de Toulouse-Lautrec

Henri de Toulouse-Lautrec

Portrait d’Henri de Toulouse-Lautrec

© Musée Toulouse Lautrec

Nom
de Toulouse-Lautrec-Monfa
Prénom
Henri Marie Raymond
Date et lieu de naissance
24 novembre 1864 – Hôtel du Bosc, Albi
Date et lieu de décès
9 septembre 1901 – Château de Malromé, Saint-André-du-Bois

Fils du comte Alphonse de Toulouse-Lautrec-Monfa (1838-1913) et d'Adèle Tapié de Celeyran (1841-1930), Henri Toulouse-Lautrec grandit entre Albi, le château du Bosc (demeure de ses grands-parents) et le château de Celeyran.

Né dans l'une des plus vieilles familles nobles de France, il est le descendant en droite ligne des comtes de Toulouse, qui furent jusqu'au XIIIe siècle parmi les plus puissants féodaux du royaume. 

Pour ne pas amoindrir la fortune et éviter de diviser les patrimoines, les mariages dans la noblesse se faisaient couramment entre cousins au XIXe siècle. Ce fut le cas de ses parents, qui étaient cousins au premier degré. Cette union consanguine est à l’origine de la maladie génétique qui handicape leur fils à partir de l’adolescence. En 1878, puis un an plus tard, deux fractures du fémur gauche puis de la jambe droite astreignent Henri Toulouse-Lautrec à de longues périodes de convalescence où il re-découvre une pratique qui n’était jusque là qu’un passe-temps, le dessin. 

Lorsqu'il décide de faire de peintre son métier, il entre en 1882 dans l'atelier de Léon Bonnat, puis dans celui de Cormon, à l'École des beaux-arts. C'est alors qu'il se lie à Louis Anquetin, Emile Bernard, Paul Sérusier et Vincent Van Gogh, dont il réalise un superbe portrait au pastel (1887, musée Van Gogh, Amsterdam). Vers 1890, il se détache de l'impressionnisme triomphant et se rapproche plutôt des indépendants, comme Renoir. Mais son véritable maître est Degas. 

La bohème

Les ateliers de Léon Bonnat et celui de Fernand Cormon sont situés à Montmartre où il découvre la bohème. Et c'est en effet à Degas que Toulouse-Lautrec doit son sens aigu de l'observation des mœurs du Paris nocturne. Familier des cabarets de Montmartre, il saisit sous son pinceau tout un peuple d'artistes et de clients qu'il fait passer à la postérité. 

Après avoir vécu plusieurs années dans le quartier, il s'installe aux Champs-Élysées, mais, tous les soirs, il revient faire la fête à Montmartre, où il a toujours une table réservée – non seulement au Moulin-Rouge, mais au Rat-Mort, aux bals du Moulin de la Galette et de l'Élysée-Montmartre. Cafés-concerts, cabarets, bals populaires et maisons closes lui fournissent le « matériau » vivant de son inspiration. 

Il voulut, selon sa propre expression, « faire vrai et non idéal » et demeure en marge de toute école.

Priorité au dessin

D'un trait rapide et incisif, qui saisit un mouvement, une posture, Henri Toulouse-Lautrec définit la psychologie d'un personnage. Reflets de toutes ses audaces graphiques, ses affiches publicitaires inaugurent un art de la rue qui fait sensation. 

Influencé par l'estampe japonaise, Toulouse-Lautrec exécute plus de 300 lithographies entre 1892 et 1899. Il y retrouve le goût de l'étude de mœurs dans des milieux typés (théâtre, cirque…) et de l'érotisme féminin. Mais, également, il y donne libre cours à son génie de la stylisation, qui l'apparente aux créateurs de l'Art nouveau.

Alcool et maladie

Sa production frénétique couplée à l’abus d’alcool aggravent les ravages de la syphilis dont il est atteint. C’est à partir de 1898 qu’il commence à souffrir d’hallucinations. Après un passage en désintoxication dans une clinique de Neuilly, il reprend rapidement ses mauvaises habitudes. Après une première attaque au cours de l’été 1901, il rejoint sa mère au Château de Malromé où il meurt le 9 septembre de la même année. 

Après la mort de Toulouse-Lautrec, Maurice Joyant, son ami intime et protecteur, voulut mettre en valeur son œuvre avec l'accord de la comtesse de Toulouse-Lautrec. Ils donnèrent les fonds nécessaires pour qu’un musée soit créé à Albi. La comtesse Alphonse de Toulouse-Lautrec (1841-1930) et Maurice Joyant (1864-1930) offrirent ainsi leur collection de tableaux au musée Toulouse-Lautrec d'Albi.