Inventaire décennal au mTL

Recolement : un nom bien connu des bibliothécaires et des personnels de musée.

Au mTL, cette grande opération de recensement des oeuvres est en cours depuis octobre. Le dernier recolement datait de 2008-2010 avant les travaux de restructuration du musée. « Comme tout musée de France, cette démarche est obligatoire tous les dix ans. Il s'agit de vérifier sur place la présence des pièces et leur état de conservation », résume Florence Saragoza, conservatrice en chef du musée. « L'essentiel est au palais, mais nous avons également des oeuvres en dépôt, notamment dans d'autres musées où les équipes se rendront pour le recollement. »

Une sorte de contrôle technique

Pour chacune, la procédure est la même : observer l'oeuvre sous toutes les coutures, vérifier son numéro d'inventaire, son état, prendre ses dimensions et une photographie de dos et de face. « Une sorte de contrôle technique », résume un des gardiens mobilisé sur l'opération. Les informations sont ensuite enregistrées sur le logiciel de gestion des collections. « Ce recolement donne l'occasion de se pencher avec attention sur des oeuvres y compris celles présentées dans les salles qu'on ne regarde plus, à force de les voir », reconnaît Florence Saragoza.

Un beau travail d'équipe

« L'intérêt d'un recolement est de connaître l'état de conservation des pièces à un temps donné en vue d'envisager éventuellement certaines campagnes de restauration et réfléchir à la rotation des oeuvres exposées dans les salles. C'est le cas de quatre portraits d'évêques albigeois qui seront présentés prochainement au musée. Le recolement a pour but aussi de localiser précisément des oeuvres qui peuvent avoir changé d'emplacement au gré des accrochages ou des travaux. Enfin, en interne, c'est l'occasion pour les gardiens de redécouvrir les collections et de se mobiliser autour d'un projet fédérateur. » Profitant de la fermeture au public du musée, les équipes ont commencé par travailler dans les salles d'exposition, où environ 200 pièces sont présentées. Elles interviennent maintenant dans les réserves, où le travail est colossal et se complique car l'espace est restreint et certaines pièces peuvent être de dimension importante et donc lourdes à manipuler. « Nous procédons par étapes car le nombre d'oeuvres est considérable. » Le recolement est donc loin d'être achevé et nécessitera
encore plusieurs mois. Même si le confinement a permis de se consacrer à plein temps à cette opération, les gardiens et l'ensemble de l'équipe sont maintenant impatients de retrouver à nouveau le public.