Le hand à l'heure de la rentrée

Portrait d'Hervé Rolandez. Derrière ce "jeune" quinquagénaire albigeois, décontracté, plutôt avenant et au tutoiement facile, se cache un homme engagé pour le club de handball d'Albi, dont il est le président depuis quatre ans. Son objectif : fédérer et aller de l'avant.
Le hand à l'heure de la rentrée

L’été battait encore son plein qu’Hervé Rolandez pensait déjà à la rentrée.

Être président d’un club de plusieurs centaines de licenciés implique une capacité d’anticipation surtout en période de Covid… « Il faut aussi s’occuper des demandes de subvention, préparer la reprise et rester à l’affût de nouvelles contraintes sanitaires.»

C’est que le Covid est passé par là et que la donne a changé. « J’ai parfois eu l’impression de gérer un hôpital de campagne », relève Hervé Rolandez.

Pour autant, il ne se plaint pas. « Le club comptait tout de même 280 licenciés la saison dernière, nous en avons plutôt 350 en temps normal. Cette année, on espère retrouver les effectifs voire davantage. »

Pendant la crise, Hervé Rolandez et son équipe ont joué la carte précaution, tout en saisissant les opportunités pour maintenir l’activité du club et le lien entre ses membres.

« Quand on a pu, on a repris. Les entraînements ont eu lieu à l’extérieur ; il nous manquait juste les compétitions arrêtées en octobre dernier. On a vécu plus d’un an dans une bulle, des habitudes ont été prises, mais on est fait pour vivre ensemble ! Le but est que les jeunes retrouvent le chemin des gymnases et des terrains de sport.

C’est l’enjeu de la rentrée. Il faut espérer que les deux médailles d'or collectées par la France aux derniers Jeux olympiques suscitent des vocations pour le handball chez les jeunes Albigeois. S'agissant des prochains Jeux, il est évident que le club participera à toutes les manifestations prévues dans ce cadre d'ici 2024. »

Cet automne, le club repart avec une belle énergie. Il compte vingt équipes dont beaucoup jouent en D1 en Occitanie ; toutes attendent avec impatience de retrouver l’ambiance des matchs.

La fête des associations sera une belle vitrine pour ce club dynamique. « C’est un événement festif durant lequel on fait des rencontres et où on retrouve pas mal de connaissances après l’été.

Pour moi, c’est aussi l’occasion d’échanger avec les autres clubs sportifs. » Pour l’avenir, le club a des projets de développement vers les écoles - trois quarts des licenciés ont moins de 18 ans - mais se tourne aussi vers le sport santé. « Je souhaite également renforcer les équipes senior avec l’objectif d’une montée en nationale 3. »

La compétition a toute sa place au sein du club, même si Hervé défend aussi le sport loisir.

« Il faut trouver un juste équilibre ; pour certains jeunes, la compétition peut être stigmatisante, les meilleurs étant plus souvent sur le terrain que les autres. Le sport doit rester un loisir plaisir pour tous comme nous le montrons d’ailleurs avec la section sport adapté. »
La rencontre entre Hervé, Albi et le handball est un peu née du hasard.
Hervé est né à Paris, il y a pile poil cinquante ans. « Intra-muros», précise-t-il, amusé. Après avoir travaillé plusieurs années à la capitale, notamment à Bercy pendant trois ans, il s’est installé avec sa femme et ses enfants à Albi en 2007, où il travaille à la direction des finances publiques du Tarn.

« C’était le bon moment pour partir. Nous avions décidé de bouger et de voir autre chose. Nous n’avons jamais eu de regrets. Albi est synonyme de douceur de vivre. » Il sourit encore en entendant parfois des Albigeois se plaindre des bouchons sur le pont Neuf… « Ils n’ont pas connu ceux du périph... » Pour autant, il n’a jamais oublié sa ville natale, où il se rend de temps en temps. « Paris est la ville que j’aime, Albi est celle que j’ai adoptée. »

C’est par ses enfants, inscrits au club, qu’il met un pied dans le handball. « Je n’étais pas un grand sportif, j’avoue, mais j’avais envie de m’engager dans le milieu associatif. Je suis entré comme bénévole dans le club en 2014. Cela m’a permis de rencontrer des personnes que je n’aurais sans doute jamais côtoyées autrement. C’est très enrichissant. Je tiens avant tout à l’unité du club, avec le sentiment d’être au coeur d’une famille tournée vers un objectif commun.

Pour cela, la communication est indispensable et le fait de se voir régulièrement est aussi important pour créer des synergies. À nous ensuite d’améliorer notre visibilité vers l’extérieur. » Le club va ainsi changer de dénomination et valoriser davantage l’implication des joueurs, des bénévoles et des partenaires.

Comme il l’indiquait à l’occasion du 50e anniversaire du club en 2019, « Sans subvention municipale substantielle, partenariat et bénévoles suffisants, pas de club comme on le connaît aujourd’hui. Je vais être très franc : avant d’intégrer le HBCA, je n’avais aucune conscience, comme bon nombre de licenciés/parents, de l’implication nécessaire de chacun d’entre nous. » Il terminait son propos par un message que chaque association pourra faire sienne.

« Le club n’appartient aucunement à ses dirigeants mais, à parts égales, à tous ses licenciés. À tout le monde de participer, en fonction de ses disponibilités, à la vie du club. » Un beau challenge pour la nouvelle saison qui s’annonce.

Plus d’infos : hbca.fr

L’objet : « mon saxophone alto. Un instrument si particulier avec un son aussi profond que son design est sensuel. Je le respecte tellement que je n'y ai pas touché depuis des décennies ! »

Le lieu : « la cathédrale Sainte-Cécile. Un rare lieu, où l'on peut se rendre des dizaines de fois en étant toujours autant
saisi par sa beauté et sa pureté. »

La rencontre : « mes fils à leur naissance. Comme chaque parent pour ses enfants, j'imagine. »

Un projet : « retrouver chaque catégorie du HBC Albi dans les gymnases début septembre.
Cela signifierait que nous reprenons tous une vie en société normale, même avec quelques impératifs sanitaires. »