Maïté Le Coadou, la gymnastique comme passion
Passionnée par la gymnastique artistique depuis l'enfance, Maïté Le Coadou encadre et forme les jeunes depuis quarante ans. L'engagement d'une vie pour une discipline qui continue de susciter l'enthousiasme de centaines de licenciés au sein du Salto albigeois.
Il y a des vocations qui naissent tôt et qui durent dans le temps. Maïté a commencé la gymnastique artistique à neuf ans, entraînée par une de ses copines de l'époque. Elle a rejoint le club Albi Gym, où elle a découvert la discipline. "J'étais une enfant énergique, j'aimais courir et sauter partout ; l'activité me correspondait bien !", raconte-t-elle avec un brin de malice. Au fil du temps, elle comprend que la gym artistique exige aussi rigueur, concentration, et goût de l'effort. Cela ne la rebute pas pour autant ; elle persévère avec sérieux et se lance dans la compétition.
Son agrès favori ? "Les barres asymétriques, sans hésiter. C'est un agrès aérien ; tout est dans l'élan. Il faut être très souple pour enchaîner tous les éléments".
En classe de quatrième, son entraîneur, Monsieur Pujol, lui propose de transmettre sa passion à un groupe de débutantes. Sans imaginer qu'elle en fera son métier plus tard, elle suit des formations et commence à encadrer de jeunes filles. "Un adulte n'était jamais bien loin, mais c'était un peu le saut dans le grand bain ! J'étais désireuse de bien faire et prenais plaisir à partager ma passion".
- La "révolution" du Cosec
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En 1984, une scission a lieu au sein du club et donne naissance à l'Agrès club albigeois que Maïté rejoint avec d'autres bénévoles. "Le club a pris assez vite de l'ampleur, surtout à partir de 1986 où nous avons pu disposer d'un nouveau gymnase : celui du Cosec ! Un an plus tard, les deux clubs fusionnaient : le Salto albigeois était né !" Après le bac, Maïté hésite. Elle a abandonné l'idée de faire des études de sport, contrainte par un mal de dos chronique. Le plan B, la fac d'espagnol, ne l'enchante pas plus que ça. Son projet de devenir entraîneur de gym revient alors en force. "J'avais compris que ma voie était tournée vers l'enseignement. Le club recrutait ; je me suis donc formée pendant deux ans."
Fin des années 80, les performances au Salto étaient plutôt masculines. "Les garçons participaient régulièrement à des compétitions. Alors, quand les filles que j'entraînais ont commencé à obtenir à leur tour de bons résultats et même à se qualifier en Nationale, j'étais fière ! C'était une belle reconnaissance du travail accompli avec elles". Les dirigeants de l'époque ne l'ont pas vu du même œil et ont hésité à les inscrire au championnat de France. "On y est allés quand même", raconte Maïté qui a su les convaincre. "Il a fallu faire ses preuves et parfois s'imposer !" Elle garde des années 90-2000 le souvenir de belles performances au niveau national. "Le club décollait et j'ai eu la chance d'accompagner des gymnastes exceptionnelles." Sollicitée par d'autres clubs, Maïté est toujours restée fidèle à Albi. "Je n'ai jamais voulu quitter le navire, même quand ça tanguait. Je préfère toujours chercher des solutions et aller de l'avant."
- Une vie consacrée au Salto
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Aujourd'hui Maïté est responsable technique au Salto. "Je supervise, gère les formations des encadrants, réfléchis aux futurs projets et investissements, tout en suivant quelques groupes que j'accompagne notamment aux compétitions". Un emploi du temps chargé qui représente une vingtaine d'heures d'encadrement chaque semaine auxquelles s'ajoutent entre quatre et six heures par jour pour la gestion du club. "Heureusement que je n'ai jamais eu besoin de dormir beaucoup, mais il est parfois difficile de reprendre le travail après un week-end de compétitions à l'autre bout de la France !"
- Une histoire de famille
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Quand le temps est compté, mieux vaut être organisé. Maïté reconnaît qu'elle ne laisse guère place à l'imprévu. "Je ne prends pas de décision sans avoir bien réfléchi, et une fois la décision prise, je reviens rarement en arrière. Il peut arriver que je me trompe, mais j'assume." Malgré la charge de travail, Maïté attache de l'importance à échanger avec les bénévoles et les dirigeants. "On leur doit beaucoup", souligne-t-elle en rappelant que le bénévolat est un peu en crise. Maïté peut compter aussi sur le soutien familial. Son mari, Laurent, est également investi dans le club : il en est d'ailleurs le président depuis dix ans. "Ça se passe très bien ; chacun a sa place", note Maïté. Ses deux enfants ont aussi un pied dans la gymnastique artistique. Son fils est juge lors de compétitions et sa fille pratique au niveau national. Qu'on se rassure, la gym n'est pas l'unique sujet de conversation à table.
Avec 22 000 licenciés en Occitanie, un record, la gymnastique artistique reste très attractive. En témoigne le nombre d'adhérents au Salto qui en fait le club le plus important du Tarn. "L'évolution du matériel a beaucoup joué. Cela permet, par exemple, à un débutant d'utiliser des agrès en toute sécurité, ce qui était moins le cas avant. Il peut se régaler sans rechercher forcément les performances. L'important est que les adhérents prennent du plaisir". Cette vision a changé la nature du club : "Il faut casser l'image élitiste qui colle au Salto. Sur les 600 licenciés, seule une centaine pratique la compétition. Tous les autres sont en loisirs. Chacun y trouve sa place, du babygym aux groupes adultes."
Maïté a participé activement ces dernières années à la création de la section Handigym et la section Parkour. "Ce programme s'apparente à la gym de rue avec des franchissements, des acrobaties et des sauts ; les ados adorent." De quoi donner envie de retrouver les sensations de la gym !
- Une rencontre
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"Mathilde qui est passée d'adhérente, à collègue et amie."
- Une conviction
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"Quand on veut, on peut."
- Un lieu
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"Le Cosec, ma deuxième maison !"
- Un objet
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"Le chronomètre, essentiel en compétition."
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