Manu Roig sur la bonne voie : portrait

Il aura 30 ans en avril prochain et tout l’avenir devant lui. Ce jeune Albigeois, chanteur pendant plus de dix ans sur les scènes et dans les bars de la région, compte explorer de nouvelles pistes.
 Manu Roig sur la bonne voie : portrait

On vous connaît comme chanteur et musicien. Une passion d’enfance ?

«Mon père est musicien amateur. Je l’ai toujours entendu jouer, mais il ne m’a jamais forcé à faire de la musique. Quand j’étais ado, mon frère et moi avions d’ailleurs interdiction de toucher à ses gui-tares ! Mon côté rebelle a fait que je n’ai pas toujours obéi. J’y ai joué plusieurs fois en son absence jusqu’au jour je me suis fait prendre ! Il a plutôt bien réagi ; le lendemain, il m’a même acheté ma première guitare. Je garde aussi un bon souvenir de mes premières soirées organisées par Pollux dans le cadre du Zguen Fest au Carré public. Il y a encore peu, j’y donnais un coup de main bénévole.»

Comment êtes-vous passé de chanteur amateur à professionnel ?

«J’ai commencé des études à Champollion tout en étant animateur périscolaire à l’école Lucie Aubrac. Je jouais en parallèle avec quelques copains puis tout seul. J’ai créé mon répertoire et me suis produit la première fois au bar Le Sullivan. C’était en 2012. j’ai en-chaîné d’autres dates là-bas puis dans différents bars comme le Gambrinus, Ô Vent d’anges, ainsi que dans des restaurants. Ma carrière a alors réellement commencé et je m’y suis consacré à plein temps à partir de 2014. J’ai développé alors un véritable show avec des interactions avec le public. Je ne me voyais pas enchaîner les titres toute la soirée. J’ai lancé aussi une formule de spectacle-concert en duo avec mon ami Guilhem Coat et même en trio avec mon frère, Adrian, et mon père, Raphaël. C’était en 2016.»

Comment en êtes-vous arrivés à passer à l’émission The Voice?

«Mon père, mon frère et moi jouions assez régulièrement ensemble. Nous avions formé un groupe La Rafa Mia, clin d’œil au prénom de mon père, Raphaël, et à ses origines catalanes. La Rafia Mia interprétait des reprises plutôt rock’n’roll, mais aussi des chansons traditionnelles. C’est que nous sommes attachés aux valeurs familiales et locales, ma grand-mère étant occitane. Nous avions donc plaisir à chanter de temps en temps le célèbre Se canto ! En 2015, j’avais suivi une formation à la Music Academy International, parrainée à l’époque par le directeur artistique de The Voice. C’est grâce à lui que nous nous sommes portés candidats quelques années plus tard.»

Quel souvenir en gardez-vous ?

«Un souvenir fort... J’avais embarqué ma famille dans cette aventure ; j’étais honoré qu’elle m’ait suivi, mais assez stressé. Nous sommes venus une première fois sur scène à trois, en famille, chacun avec sa guitare. Nous avons chanté Clandestino de Manu Chao, un clin d’œil aux grands-parents qui avaient passé la frontière des Pyrénées pour gagner la France. L’audition a été enregistrée en 2019 et elle a été diffusée en février 2020. Nous sommes passés à minuit après une journée d’attente à Paris. Nous avions deux minutes pour convaincre... Pascal Obispo suivi de Marc Lavoine ont buzzé. Nous avons décidé de choisir Marc Lavoine comme coach. L’aventure s’est achevée lors de la deuxième étape lors d’une battle avec un autre chanteur. Pas de regrets. Nous avons pris du plaisir en famille, soutenus par ma mère.»

Et il y a aussi la passion pour le voyage et l’aventure...

«Quand j’étais à Nancy, j’étais en coloc avec des gens de plusieurs pays. Ces rencontres m’ont donné envie de voyager. En 2018, je me suis donc accordé une année sabbatique pour aller en Australie avec un ami. J’ai parcouru le pays, j’ai travaillé notamment dans des fermes et dans un hôtel cinq étoiles. Aujourd’hui, je suis un peu à la croisée des chemins ; l’avenir est ouvert. J’ai en effet décidé de mettre fin à ma carrière de chanteur après un belété, j’ai assuré plus de 70 concerts. Je m’arrête sur de bons souvenirs et souhaite passer à autre chose. Après des vacances au Mexique, je voudrais m’installer en 2022 un an au Canada. Je n’exclus pas de suivre aussi une formation, m’orienter dans la communication, le marketing ou le journalisme, mais je pars au cas avec maguitare !»

Quelle est votre vision du voyage ?

«Je voyage sans carte ni programme prédéfini. J’aime cette liberté d’aller jeveux,de sortir des sentiers battus. L’inconnu m’attire et m’apprend beaucoup. Je ne recule pas devant certains défis.Je me souviens à l’âge de 19 ans m’être engagé dans une ONG qui partait livrer des médicaments dans la bande de Gaza. Ce séjour m’a bousculé, mais m’a aussi ouvert les yeux sur l’humanitaire avec ses plus et ses moins.»

Toujours attaché à Albi ?

«Comme musicien et comme jeune, je trouve qu’Albi est une ville qui bouge, contrairement à ce que certains pensent. Il y a de quoi faire. Pour la deuxième année, je suis intervenu au Summer Camp pour partager avec des jeunes mon expérience à The Voice et les coacher sur scène. Ils se sont prêtés au jeu ; c’était un bon moment. Pour ma part, je n’ai jamais rêvé de grandes villes. J’ai été bercé, enfant, par les petites fêtes de village. J’aime ce côté champêtre que je retrouve d’ailleurs place Saint-Julien, l’été, avec les terrasses, le marché du samedi et les concerts. Pendant mon séjour en Australie, j’ai d’ailleurs eu la nostalgie d’Albi. Preuve qu’on se rend compte de la valeur de quelque chose quand on en est loin...»

 

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Contact.

Parc des expositions
Tél : 05 63 49 28 40
Fax : 05 63 49 28 41
Site internet : https://www.albiexpos.com/

Informations.

L’objet

«Mon sac à dos. Il contient toutes les traces de mes voyages depuis l’Australie. Il m’accompagnera au Mexique et au Canada.»

Le lieu

«La place Saint-Julien un jour de marché. C’est animé.»

La rencontre

«En Australie, j’ai eu la chance d’être en compagnie de Romain Berni, qui m’a appris beaucoup de choses sur l’art de voyager.»

Une chanson

«Se canto. J’ai toujours plaisir à raconter au public quelques anecdotes familiales. Je dédie cette chanson à ma grand-mère Nicole et mon grand-père Louis qui m’ont transmis certaines valeurs