Masters à Champollion, un ancrage territorial

Un spectacle au Puy du fou, une chaîne Youtube consacrée à la Première Guerre, une reconstitution d’un camp romain, la muséographie d’un monument historique, un article dans un magazine pour enfants, une visite guidée des fonds anciens de la médiathèque… Autant de manières de faire de « l’histoire publique », une notion assez nouvelle dont s’emparent les universitaires de France comme de l’étranger. « Car ça reste avant tout de l’histoire, mais destinée, comme son nom l’indique, à un public large », insiste Sandrine Victor, maître de conférences en histoire médiévale à l’INU Champollion.

Avec son collègue Clément Bur, maître de conférences en histoire ancienne, elle supervise à la rentrée prochaine ce nouveau master Histoire publique - il en existera seulement trois en France – qui apprendra à raconter et vulgariser l’histoire tout en évitant les écueils. « L’histoire est une science factuelle qu’il s’agit de présenter avec objectivité ; elle doit être vérifiée et validée par nos pairs », rappelle Clément Bur.

« Or, un blog ou tout autre support s’en affranchissent généralement. Attention dès lors aux clichés et à une relecture un peu trop libre de l’histoire. L’enjeu est de vulgariser sans caricaturer. Pour cela, il faut fournir une méthodologie et bien maîtriser la palette d’outils pour produire cette histoire. » Ce master professionnalisant permettra d’acquérir des compétences concrètes autant pour des étudiants que pour des historiens professionnels qui seraient amenés à faire de l’histoire publique.

Des agents du patrimoine chargés de la médiation ou encore des personnes travaillant dans le tourisme pourront suivre certains cours dans le cadre de la formation continue. « Grâce aux outils de communication, les étudiants bénéficieront de l’expertise d’intervenants de toute la France y compris de l’étranger », précise Sandrine Victor. « Le master pourra d’ailleurs être suivi à distance. » Un atout de plus pour le rayonnement de l’INU Champollion.

L'université forme les futurs cadres du service public

Le master intitulé « gestion et patrimoine publics » créé en 2016 a fait l'objet en 2020 d'une évolution afin de répondre encore mieux aux besoins des collectivités locales. « Celles-ci connaissent aujourd'hui des évolutions majeures qu'elles soient d’ordres économiques, culturelles, environnementales ou démocratiques et tout cela à budget contraint », explique Yoann Queyroi, maître de conférences en sciences de gestion. « Le service public, c’est aussi de l’ingénierie et pas seulement des services au public.

« Grâce aux outils de communication, les étudiants bénéficieront de l’expertise d’intervenants de toute la France y compris de l’étranger »

Les collectivités ont de fait besoin d'agents formés avec de bonnes compétences juridiques et managériales en matière d’urbanisme, de marchés publics, de finances ou encore de gestion de patrimoine. » Sur ce dernier point, les problématiques sont larges. « Il peut s'agir du patrimoine mobilier et immobilier d'une collectivité, mais aussi des données numériques », indique Céline Gueydan, maître de conférences en droit public.

« Le master est davantage là pour donner des outils et des méthodes applicables pour diverses situations qu’apporter des réponses. » Les étudiants du master, une vingtaine par promotion, sont ainsi préparés à devenir de futurs chefs de projets ou chargés de mission, mais aussi des conseillers dédiés aux collectivités locales (mairies, conseils départementaux, organismes publics, musées, etc.)

« Dans ce but, nous travaillons à mettre en place des liens avec elles pour ancrer le master au sein du territoire, notamment avec la Ville d’Albi et la Communauté d’agglomération », souligne Yoann Queyroi. Un stage de quatre mois clôture d’ailleurs les deux années de master, de quoi donner l’occasion aux étudiants de valider leurs acquis sur le terrain.

Hommage à Brigitte Pradin

Un amphithéâtre de l'INU Champollion porte désormais le nom de Brigitte Pradin, directrice de l'établissement de 2015 à 2020, et décédée l'année dernière.
Un vibrant hommage lui a été rendu en décembre dernier, pour honorer sa mémoire
et ses engagements au service du développement d'un enseignement supérieur
de qualité pour tous. La cérémonie s'est déroulée en présence de Nicole Belloubet, ancienne ministre de la justice, du maire Stéphanie Guiraud-Chaumeil et de nombreux représentants des collectivités territoriales et du monde universitaire, ainsi que de ses proches.

Publié le 31 janvier 2022