Un nouveau guide sur les plantes à Albi

Conçu par le service patrimoine végétal et biodiversité de la Ville d'Albi, en partenariat avec Philippe Durand, Président de la Société Tarnaise de Sciences Naturelles et le Conservatoire Botanique National , ce guide a pour principal objectif de valoriser la qualité et la diversité de la flore locale.

Cette mini-flore albigeoise est destinée aussi bien aux botanophiles débutants qu'à des botanistes expérimentés.

Afin de permettre une utilisation la plus simple et la plus intuitive possible sur le terrain, les 168 espèces de plantes sélectionnées ont été regroupées en fonction de leur biotope de prédilection.

Destiné à toutes les personnes sensible aux végétaux et à leur biotope, et d'une taille plus conséquente (environ le double de pages) que les  précédents guides municipaux, il sera consultable et/ou téléchargeable librement sur le site de la Ville.

Quelques versions papiers seront dédiés à des animations et/ou à des sorties terrains consacrées aux végétaux, ainsi qu'aux partenaires impliqués dans la conception ( Socitété Tarnaise de Sciences Naturelles, Conservatoire Botanique National).

Entretien avec Philippe Durand, président de la Société tarnaise de sciences naturelles, qui a participé à la rédaction de la brochure réalisée avec le Conservatoire national de botanique Pyrénées-Midi-Pyrénées

Pourquoi un guide des plantes ?

La biodiversité est un sujet très médiatisé, mais pas si bien connu du grand public. L’Atlas de la bio-diversité communale a permis de montrer qu’Albi possédait une biodiversité plus riche qu’on ne le pensait. Ce guide, consacré aux plantes et complémentaire aux précédents sur les oiseaux, les insectes et les amphibiens, permettra aux Albigeois de reconnaître les espèces observées et d’y être aussi plus attentifs. Car observer, c’est aussi préserver.

Quelle a été la méthode de travail ?

Pour réaliser ce guide, nous avons mené des sorties sur le territoire albigeois afin de faire des relevés à différentes saisons. Nous avons établi ensuite un inventaire botanique et retenu 176 plantes qui seront décrites et illustrées dans le guide. Nous nous sommes aussi appuyés sur ce qui avait déjà été découvert les années précédentes. J’avais pour ma part effectué des inventaires botaniques dans le cadre de la création de l’Échappée verte.

En quoi la biodiversité albigeoise est-elle riche ?

Albi concentre des milieux naturels très différents : collines calcaires, sous-bois, bords de rivière, prairies. Il n’y a pas besoin d’aller bien loin pour découvrir des espaces sauvages préservés. Voilà autant de caractéristiques permettant à des plantes très différentes, mais aussi à des insectes de plusieurs espèces de s’épanouir. Albi compte donc un certain nombre de plantes insolites voire rares. Par exemple, la tulipe de Perse que l’on trouve au parc Rochegude, les orchidées sauvages près de la Drêche, la plante carnivore utriculaire de l’étang de Pratgraussals ou encore la Céphalaire de Transylvanie... Il y a d’autres plantes que l’on a déjà vues sans pour autant savoir leur nom. Ce sera l’occasion de les redécouvrir.

Comment découvrir ces plantes quand on se promène et qu’on est débutant ?

Il y a évidemment quelques techniques d’observation, mais la curiosité et le fait de prendre son temps suffisent déjà pour regarder autrement la nature. Il faut prêter attention à des détails et se promener sans se presser. Le guide sera en cela bien utile pour identifier plus facilement les plantes. Le printemps et l’été sont des périodes idéales.

Quelques exemples de plantes à découvrir à Albi

Orobanche

L’Orobanche du lierre n’est pas chlorophyllienne : c’est un parasite du lierre grimpant. Ses tiges enfoncent des suçoirs dans les racines de son hôte et y prélèvent de la sève élaborée. Son inflorescence est un épi de fleurs à pétales soudés en tube coudé, blanc jaunâtre.

Humulus

Liane herbacée qui grimpe dans la végétation des berges des cours d’eau, le houblon possède de longues tiges cannelées et rugueuses. La floraison a lieu en juillet-août et les fleurs jaune-verdâtre sont unisexuées ; il y a donc des pieds mâles et des pieds femelles, elles dégagent une odeur caractéristique. Les pieds mâles produisent de grandes grappes de fleurs à étamines, les pieds femelles produisent des épis en forme de cône ovoïde qui sécrètent une poudre jaune riche en huiles aromatiques. C’est cette substance qui en très petite quantité donnera à la bière son amertume et une partie de ses arômes.

Cephalaire

Protégée en Occitanie, elle est très rare en France : elle n’est présente que dans le Lauragais, le Var... et dans les environs d’Albi. Ses pétales sont mauve pâle. Les étamines sont très saillantes, rose violacé.

Publié le 19/04/2022.