Un projet pilote entre un jardin d’insertion et une cuisine centrale

Pluie, soleil, chaleur… Le cocktail aura été bénéfique pour le maraîchage, comme on peut le voir à Canavières, où plusieurs terrains ont été mis à disposition de maraîchers par la Ville d’Albi ces dernières années.

C’est le cas pour le dernier arrivé, Les jardins de la Landelle. « Sur les deux hectares et demi de terres que la Ville d’Albi nous a accordés, un hectare est déjà cultivé », se réjouit Catherine Vincent, chef de service à l’atelier chantier d’insertion, qui relève de l’Association d’éducation populaire La Landelle créée il y a un siècle.

Dans sa volonté de proposer aux scolaires et aux seniors des plats à partir de produits bio et en circuits courts, la Ville d’Albi collabore depuis quelques années avec elle. « Jusqu’à présent, les légumes étaient fournis par notre premier jardin situé près de Castres », précise Catherine Vincent. Un jardin d’insertion vers le retour à l’emploi La production a pu débuter à Albi à partir du mois de mai, permettant la livraison à la cuisine centrale de légumes frais.

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le film sur la cuisine centrale réalisé a été tourné en partie à Canavières, où l’on suit l’histoire d’une courgette du jeune plant à l’assiette !

Sur place, six personnes en insertion travaillent avec un encadrant technique. « Nous accueillons sur la base d’un contrat de six mois, renouvelable une fois, des jeunes de moins de 26 ans, des bénéficiaires du RSA, des demandeurs d’emploi longue durée et les accompagnons vers un retour à l’emploi. »

Au sein de l’équipe, Nadia Zephinié a été la première à avoir été engagée à Canavières. « Après avoir travaillé comme cameraman pendant plusieurs années en Afrique, je suis revenue à Albi, où j’avais vécu et où mon fils a grandi. J’ai saisi l’opportunité de travailler à la Landelle car j’avais soif d’apprendre et l’idée de m’orienter plus tard vers la culture de plantes médicinales m’intéresse.

L’expérience de maraîchage me procure beaucoup de satisfaction et me permet d’apprendre le métier. » Huit tonnes de légumes déjà livrés à la cuisine centrale Courgettes, aubergines, tomates, concombres, blettes, oignons, radis, salades et poivrons, la liste n’est pas exhaustive, mais tout est cultivé en bio et livré dès la récolte à la cuisine centrale. En quatre mois, huit tonnes ont été acheminées à la cuisine centrale.

« La création d’une légumerie au sein du nouveau bâtiment mis en service l’année dernière permet désormais de préparer les légumes avant de les cuisiner », explique Zohra Bentaïba, conseillère municipale déléguée à la restauration municipale. « L’objectif de fournir les restaurants scolaires et le portage à domicile avec des légumes produits localement et en bio avec une dimension sociale a été atteint », note pour sa part Jean-Michel Bouat, adjoint au maire délégué à l’agriculture urbaine.

Quant aux légumes en surplus, ils ne sont pas perdus. La Landelle fournit notamment le restaurant Au nom du père (place du cloître St-Salvi), l'Epicurien, le Biocoop d’Albi, ainsi que la Banque alimentaire. « Nous laissons aux autres maraîchers de l’agglomération l’activité de vente en marché ou sur place directement », précise Catherine Vincent.

De nouveaux projets

Alors que la production estivale touche à sa fin, l’équipe travaille déjà sur les plantations d’automne. Poireaux, carottes, céleris et navets viendront approvisionner cet hiver la cuisine centrale. « Il reste aussi à poursuivre le défrichage, travailler la terre et terminer l’installation du système d’irrigation », détaille Catherine Vincent.

« Nous avons par ailleurs prévu de construire d’ici l’hiver un hangar permettant de ranger le matériel. À long terme, il est envisagé d’exploiter l’ensemble des terrains. Cela impliquera d’installer de nouvelles serres qui sont aujourd’hui indispensables. Il nous faut tenir compte des bouleversements climatiques, des aléas de la météo et des maladies qui rendent l’exercice compliqué. »