Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse (ou La Pérouse ou La Peyrouse), dit Lapérouse
Portrait de Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse
© Thomas Woolnoth
Le 23 août 1741, naissait à Albi celui que Louis XVI allait choisir quelques années plus tard pour conduire la plus grande expédition maritime de tous les temps : Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse (ou La Pérouse ou La Peyrouse), dit Lapérouse.
Un solide officier de la Marine royale
Encouragé par l'un de ses parents, le marquis Clément de la Jonquière, il trouve définitivement sa vocation à l'âge de 15 ans en intégrant l'École navale de Brest comme garde-marine. Commence alors l'extraordinaire aventure de cet Albigeois qui, pendant sa scolarité à Brest, se voit engagé dès l'âge de 17 ans dans des conflits maritimes avec l'Angleterre sur les côtes Nord-Est de l'Amérique, notamment à Terre-Neuve et sur le Saint-Laurent, ainsi qu'aux Antilles.
À 18 ans, il est blessé et fait prisonnier pendant la bataille des Cardinaux, entre le marèchal de Conflans et l'amiral Hawke, près de Quiberon.
Après d'autres activités sur les côtes françaises, il effectue un séjour de 5 ans à l'Île Maurice (île de France) comprenant des missions dans les îles voisines. Il est chargé de deux voyages aux Indes comme commandant de la Seine. Il y rencontre aussi sa future femme : Éléonore Broudou.
Rentré en France en 1777, Il est nommé lieutenant de vaisseau et obtient la croix de Saint-Louis pour avoir sauvé Mahe des assaillants indiens.
Puis il participe à nouveau à la confrontation avec les Anglais, à l'occasion de l'émancipation des colonies anglaises d'Amérique, dans des combats depuis les Antilles jusqu'au Labrador. Il est à la tête de l'expédition de la baie d'Hudson destinée à détruire deux forts anglais. Menée dans des mers peu cartographiées et des conditions climatiques difficiles, elle s’avère décisive pour sa carrière car Lapérouse s’y illustre par son sens naval, mais aussi par l’humanisme dont il fait preuve à l’égard des prisonniers. À 39 ans, il est nommé capitaine de vaisseau pendant cette guerre pour sa brillante conduite. À la suite de cet épisode, il apparaît comme l’un des plus audacieux et des plus compétents capitaines de vaisseaux de la Royale.
Il épouse Éléonore Broudou en 1783 malgré les objections paternelles et l'installe à Albi dans une maison achetée rue de l'École Mage.
Après la paix de Versailles, il est choisi par le Ministre de la Marine et par Louis XVI pour diriger une expédition autour du monde visant à compléter les découvertes du capitaine James Cook. Nommé capitaine de vaisseau, il reçoit ainsi le commandement de cette expédition scientifique et quitte Brest en août 1785 avec deux frégates, la Boussole et l’Astrolabe.
La plus grande expédition maritime autour du monde jamais organisée
Les objectifs étaient nombreux : géographiques, scientifiques, ethnologiques, économiques (prospection des possibilités de chasse à la baleine ou de collecte de fourrures), mais aussi politiques avec l'établissement éventuel de bases françaises ou de coopérations coloniales avec les alliés espagnols (Philippines).
C'est en somme un programme d'exploration planétaire dans le Pacifique Nord et Sud, y compris les côtes d'Extrême-Orient et de l'Australie, qui lui fut proposé.
Le 1er août 1785, la Boussole et l’Astrolabe quittent Brest pour sillonner les mers, avec à leur bord plus de 200 personnes, parmi lesquelles les meilleurs marins, officiers et savants de l’époque (astronomes, botanistes, naturalistes, médecins, horlogers, etc.). Commence alors un long voyage par le Cap Horn, le Chili, l’Île de Pâques, Hawaï, l’Alaska, la Chine, les Philippines, la Sibérie, l’Australie, ...
Les résultats de l'expédition furent transmis par courrier dans les ports d'escales ayant des liaisons avec les pays européens. Les dernières nouvelles de l'expédition Lapérouse furent confiées aux Anglais à Botany Bay, actuelle Sydney (Australie), au début de 1788.
Trois ans plus tard, les équipages quittent l’Australie pour entamer le voyage de retour, mais l’expédition s’achève une nuit de tempête de 1788 par le naufrage de la Boussole et de l’Astrolabe sur les récifs de Vanikoro (archipel des Îles Salomon) dans le Pacifique Sud.
Malgré la Révolution qui éclate l’année suivante, l’opinion s’inquiète très vite du sort des marins et se passionne pour ce que l’on appelle déjà le « mystère Lapérouse ».
La légende veut que le roi Louis XVI s’enquit du sort du navigateur quelques moments avant de se faire exécuter par les révolutionnaires français avec ses mots « A-t-on des nouvelles de Monsieur de Lapérouse ? ». Le roi avait en effet participé activement aux préparatifs de l’expédition scientifique menée par Lapérouse.
Avez-vous des nouvelles de Monsieur de Lapérouse ?
Dès 1789, la France se désole de rester sans nouvelles de Lapérouse : sa femme Éléonore, puis l'opinion publique et le monde scientifique s'interrogent, inquiets. La Société d'Histoire Naturelle rédige une pétition pour lancer des recherches.
En 1791, l'Assemblée constituante demande dans un décret à Louis XVI de faire armer un ou plusieurs bâtiments avec une double mission : effectuer des recherches relatives aux sciences et au commerce, comme ce fut le cas en 1785, et en même temps, retrouver des traces de Lapérouse. Il est même proposé une récompense à quiconque apportera des nouvelles de l'expédition.
Une première mission est conduite de 1791 à 1793 par Antoine Bruny d'Entrecasteaux : celui-ci frôle sans s'y arrêter Vanikoro, la baptise « Île de la recherche » et rentre bredouille.
Trente-trois ans plus tard, en 1826, le capitaine Peter Dillon, sillonnant le Pacifique, est informé du naufrage par un ancien marin prussien établi sur l'île voisine. L'homme lui vend une garde d'épée française, ce qui retient son attention et lui donne alors la quasi certitude du lieu du naufrage. Mais il manque de temps et de nourriture pour s'y arrêter. Il adresse au roi la preuve de sa découverte et reçoit de Charles X la récompense promise.
Immédiatement, la France s'organise. En 1827, le navire de Peter Dillon mouille à Vanikoro, devançant les Français. Les fouilles commencent sur un des lieux du naufrage. Peter Dillon interroge les tribus locales et sa collection d'objets ayant appartenu à l'expédition s'étoffe. Après un mois sur place, il rentre en Angleterre.
Quelques mois plus tard, c'est au tour du capitaine de frégate Dumont d’Urville de faire escale à Vanikoro avec pour mission de retrouver d'éventuelles traces des deux bateaux. Il reste sur l'île pendant un mois et y fait élever un monument à la gloire de Lapérouse. Il découvre le lieu du naufrage dit « de la fausse passe » et revient en France avec plusieurs pièces, dont une ancre.
L’épave de la Boussole ne sera quant à elle découverte qu’en 1962 par un plongeur néo-zélandais.
Plusieurs campagnes ont lieu dans les années 1950-1960 à Vanikoro, mais il faut attendre les expéditions archéologiques conduites conjointement par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), l’Association Salomon et la Marine nationale, entre 1981 et 2008, pour comprendre les circonstances du naufrage et découvrir l’existence d’un camp de survivants.
De nombreuse expéditions se succèdent ensuite jusqu'à celles menées dans les années 2000.
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